Si la capacité à voir le côté positif des choses et à cultiver une attitude optimiste est bénéfique pour la santé mentale et émotionnelle, elle peut se retrouner contre soi. Dans une époque où les messages de développement personnel et de bien-être inondent nos vies, il est de plus en plus difficile d'échapper à la pression constante d'être positif.
Cette idée de la "positivité toxique" s'infiltre dans nos relations, nos lieux de travail et nos réseaux sociaux. Mais est-ce vraiment sain de toujours chercher à être positif, même face à des situations difficiles ?
L'Impératif du Bonheur Permanent
La positivité toxique nous pousse à croire que le bonheur est un état constant auquel nous devrions aspirer en permanence. Cette injonction peut être épuisante, stressante et, ironiquement, causer davantage de détresse émotionnelle.
Le problème majeur de la positivité toxique est son incapacité à reconnaître et à accueillir les émotions négatives. Elle nous encourage à refouler nos sentiments de tristesse, de colère, de frustration et de peur au lieu de les intégrer.
Ce refoulement peut être dangereux sur le plan émotionnel, car il nous empêche de traiter nos émotions de manière saine. Et par définition, le refoulement produit un retour à l'nvoyeur qui peut-être dévastateur pour lui et son entourage.
Ce qui vaut sur le plan individuel vaut aussi sur le plan collectif. A méditer.
Conséquences néfastes de la Positivité à toute épreuve
La positivité toxique a des conséquences néfastes pour notre équilibre émotionnel et mental. En voici quelques-unes :
1. Répression émotionnelle
Lorsque nous ignorons nos émotions négatives, elles ne disparaissent pas pour autant. Elles se cachent en nous, prêtes à ressurgir à un moment inopportun - évidemment. Cette répression émotionnelle peut entraîner de l'anxiété, de la dépression et d'autres dysfonctionnements psychiques.
2. Déni de réalité
La positivité toxique nous pousse à ignorer les problèmes réels auxquels nous sommes confrontés. Elle nous incite à voir le monde à travers des lunettes fluos, même lorsque des défis graves nécessitent une action immédiate ou un assentiment radical.
3. Pression sociale
Ceux qui osent exprimer leurs émotions négatives sont souvent stigmatisés comme étant "négatifs" ou "toxiques" eux-mêmes, ce qui les isole davantage. Or, nous ne sommes pas notre comportement, et nous pouvons en changer à condition de comprendre qu'ils ne sont pas là pour rien et sont le signe de quelque chose qui se passe en nous, qu'il faut donc mesurer.
La clé réside dans l'équilibre.
Reconnaître ses émotions "négatives"
Au lieu de les refouler. La tristesse, la colère et la peur sont des réponses à des situations. Les ignorer ne fait que prolonger notre souffrance. Nous devrions plutôt apprendre à les identifier, à les comprendre, à les accepter et à les exprimer de manière constructive.
Accueillir la vie en soi, c'est en accepter les hauts et les bas. C'est aussi reconnaître que les émotions négatives sont parties intégrantes de l'expérience humaine, et que nous pouvons apprendre à composer avec elles de manière saine.
En reconnaissant, en acceptant et en étant vigilants à ne pas nous laisser submergé par nos émotions négatives, nous pouvons développer une compréhension plus profonde de nous-mêmes et une approche plus équilibrée du bien-être émotionnel.