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Déshypnose, Alchimie et Transmutation de l'être


Traduction de mon entretien avec Katya pour une radio de Moscou :-)


Katya : Jean-Cyril Vadi, dans vos approches, je vois les termes de déshypnose et

d'accompagnement alchimique. Pour ceux qui ne connaissent pas encore ces pratiques, pourriez-vous nous expliquer plus en détail ce qu'elles recouvrent et pourquoi elles suscitent tant d'intérêt ?


Jean-Cyril : Bien sûr. Je vais shématiser. La déshypnose est une technique que j'ai développée après mes formations en hypnose "éricksonienne", alors très en vogue en France. Tout comme l'hypnose, la déshypnose vise à lever les conditionnements et les suggestions passées qui limitent la pleine expression de l'être. Il ne s'agit pas seulement de se libérer de croyances négatives, mais aussi de retrouver une autonomie intérieure complète. Contrairement à ce type l'hypnose classique, où l'on insère des suggestions pour "reprogrammer" l'inconscient, la déshypnose ne fait aucune suggestion. Elle crée les conditions pour que le client lui-même expérimente son processus de changement, activant et/ou désactivant ce qui a lieu d'être. On peut dire que la déshypnose redonne le contrôle total à la personne, sans la maintenir dans un état d'assujettissement inconscient.

Quant à l'accompagnement alchimique, c'est un processus de transmutation intérieure 

inspiré de l'alchimie traditionnelle. En reprenant les principes de transformation alchimique, ainsi que les symboles et archétypes qui la constituent, j'aide mes patients à entrer dans la "materia prima" qui est leur part d'ombres et à transmuter cela en lumière; c'est-à-dire à intégrer leurs blessures émotionnelles, leurs blocages psychologiques, et leurs mémoires karmiques, pour les transcender.


K : Vous parlez de transmutation, un terme emprunté à l'alchimie. En quoi cette approche est-elle différente d'autres techniques de développement personnel ?

JC : La grande différence réside dans la profondeur du travail. Ou pour le dire autrement dans le niveau de conscience de l'accompagnant et de l'accompagné. Là où certaines méthodes de développement personnel s'arrêtent à la surface — c'est-à-dire à la gestion des émotions ou au changement de comportements —, l'alchimie permet une conversion radicale de l'être, en allant chercher au cœur des dynamiques invisibles.

Ce n'est pas seulement un changement de forme ! Nous passons même par le "sans forme" pour toucher le "sans fond". C'est pour cela que j'utilise le terme adéquat de transmutation.

Ce que nous faisons en accompagnement alchimique, c'est revisiter les couches profondes de l'inconscient, parfois liées à des mémoires transgénérationnelles ou karmiques.

L'alchimie considère l'être humain comme une unité complexe où se joue des forces spirituelles, matérielles et psychologiques. Comme dans le travail alchimique où l'on purifie et élève la matière, j'aide mes clients à épurer leurs énergies, leurs pensées, et à sublimer les expériences négatives en étapes vers l'illumination - qui consiste bien en une ultime étape et qui n'appartient là encore qu'au sujet qui la vit.


K : Cela me fait penser à l'œuvre de Patrick Burensteinas, un alchimiste contemporain français. Comment votre approche s'articule-t-elle avec la sienne ?

JC : C'est très aimable de faire ce lien. Pour moi surtout :-) Je ne me considère pas alchimiste pour autant. Car contrairement à Patrick Burensteinas, je ne travaille pas les métaux dans un athanor. J'en reste à l'aspect spéculatif, spoirituel de l'alchimie. Lui a magnifiquement rendu accessible la dimension initiatique de l'alchimie. C'est une vision que je partage profondément. Lorsque nous parlons de transmutation en thérapie, il s'agit de se confronter aux douleurs de la vie pour les comprendre (donc les accueillir dans un premier temps puisque com-prendre signifie d'abord "prendre avec") et les utiliser comme un levier d'évolution spirituelle.

Burensteinas parle souvent du Grand Œuvre comme un chemin initiatique, où l'homme passe par des phases successives de purification, d'éveil et d'union avec le divin. Dans ma pratique, j'intègre cette perspective : chaque souffrance, chaque épreuve est une opportunité pour accéder à un niveau supérieur de conscience. Il s'agit donc d'oser "plonger".

La philosophie alchimique devient ainsi une feuille de route pour comprendre et transcender les énergies bloquées. Mais tout cela est plus facile à dire qu'à faire !


K : Cela semble très spirituel. Est-ce que tout le monde est réceptif à cette approche ? Est-il nécessaire de croire à ces concepts pour que cela fonctionne ?

JC : C'est une excellente question, et la réponse est non, il n'est pas nécessaire d'y croire. En revanche il est capital d'admettre la possibilité d'une telle trajectoire, d'un tel processus. Sinon, on ne peut pas s'engager dans un travail.

Je dirais même que l'ouverture d'esprit et la curiosité sont bien plus importantes que la croyance. Beaucoup de mes patients n'ont pas de cadre spirituel particulier au départ, mais ils viennent chercher une solution à leurs problématiques de vie. Certains sont même réfractaire à l'idée de conscience ou de part divine. Le mot même de Dieu convoque chez beaucoup des résistances; et le sacré ou le spirituel sont confondus, mêlés au fait religieux dont la plupart tient à se détacher. Je ne veux pas trop m'étendre sur ce sujet clivant. Et j'ai peur qu'il faille refaire l'Histoire. En tous cas, ce qui les surprend, c'est que même sans adhésion préalable à une philosophie ou une spiritualié, les transformations se produisent ...

En alchimie, tout comme en déshypnose, nous travaillons avec des archétypes et des symboles qui sont inscrits dans l'inconscient collectif et qui fonctionnent depuis la nuit des temps. On les retrouve dans les contes et c'est pour ça que les contes continuent d'oeuvrer. Carl Jung parlait de ces archétypes comme des images universelles qui agissent sur notre psyché, que nous y croyions ou non. Par exemple, le processus de calcination en alchimie, qui correspond à la destruction des impuretés, trouve des résonances dans le travail de deuil ou le lâcher-prise que nous devons faire dans la vie courante.


K : Pour revenir à la déshypnose, vous avez mentionné que cela levait des conditionnements profonds. Comment cela fonctionne-t-il concrètement lors d'une séance ?

JC : En séance de déshypnose, nous commençons par un travail de dialogue pour identifier les schémas qui limitent la personne. Je considère ces schémas comme des suggestions post-hypnotiques qui peuvent être anciennes et profondément enfouies. Ces suggestions peuvent provenir d'expériences de vie, d'éducation, ou même d'une forme d'autohypnose inconsciente. Sur le plan personnel au sein de sa famille et ceci dés la naissance, comme sur le plan professionnel et sur tous les autres plans de l'être. L'ingénierie sociale sait bien comment fonctionne la psyché humaine ... Car je constate que l'individu est pris dans des hypnoses collectives à heure régulière.

Je plonge ensuite la personne dans un état de conscience modifié similaire à l'hypnose, mais au lieu d'introduire de nouvelles suggestions, et surtout au lieu que cet état soit limbique je l'accompagne à prendre conscience et lever celles qui existent et qui ne lui servent plus. Tout en réparant, et intégrant de nouveaux apprentissages dans cet état de sur-conscience.


K : Certains patients disent ressentir des changements immédiats après une séance avec vous. Au bout de 3 jours d'après ce que je lis des témoignages parce que juste après la séance pour être précise, ils ne se sentent pas bien du tout :-)). Comment expliquez-vous cela ?

JC : Oui, comme les 3 jours du Christ au tombeau... le mouvement de mort et de résurection :) Vraiment, je ne me l'explique pas, c'est un processus que je constate et qui est devenu évident pour moi. Mais c'est vrai que les changements peuvent être rapides, surtout lorsque la personne est prête à mourir et renaître. Les conditionnements, les peurs ou les blocages émotionnels sont souvent des structures fragiles qui se maintiennent tant qu'on leur donne de l'énergie. Une fois que l'on s'en libère, qu'on les libère... qu'on enlève cette charge ou qu'on reconnaît l'origine du blocage, cela peut avoir un effet libérateur immédiat et qui touche la totalité de l'être.

Je crois que cette rapidité vient du fait que la déshypnose et l'alchimie ne cherchent pas à contourner les problèmes, mais à les transcender directement, en les confrontant à la lumière de la conscience.


K : Et en ce qui concerne la dimension karmique et transgénérationnelle de votre travail ? Vous travaillez beaucoup sur les vies antérieures et l'entre-deux-vies, n'est-ce pas ?

JC : Absolument. Beaucoup de souffrances et de blocages que nous portons viennent de mémoires karmiques ou transgénérationnelles. Ces mémoires peuvent rester dans l'inconscient pendant des années, affectant nos comportements, nos émotions et même notre santé physique. Travailler sur les vies antérieures permet de révéler ces schémas et de comprendre d'où viennent certains problèmes récurrents dans la vie actuelle.

Quant à l' entre-deux-vies, c'est un espace spirituel où l'âme peut accéder à des enseignements supérieurs. Dans ce lieu, nous explorons la mission de vie de la personne et les leçons qu'elle doit intégrer pour avancer. Cela permet non seulement de résoudre des traumatismes anciens, mais aussi d'apporter une vision plus large sur l'existence et sur les choix que nous faisons.

Mais je vous fait une confidence : mon approche a évolué depuis. Et même si je continue de travailler ainsi (car c'est très opérant), je replace cela dans un mouvement plus large et plus "lumineux". Aujourd'hui, je propose d'identifier le karma comme une étape qui a été nécessaire mais dont il convient de se libérer. Ne plus se soustraire à cette vision et ce mécanisme. Il existe une fin à cet asujetissement, une sortie de la Matrice est envisageable ...

K : Ah bon ! Vous piquez ma curiosité ! Il faudra vous réinviter :-) En tous cas, grand merci, Jean-Cyril, pour ces explications détaillées. Une dernière question : quel conseil donneriez-vous à ceux qui hésitent à s'engager dans une démarche de déshypnose ou d'accompagnement alchimique ?


JCV : Je dirais qu'il n'y a rien à perdre à essayer, mais tout à gagner. Quelle que soit votre probélamtique ou votre demande. Ces approches permettent une reconnexion profonde avec soi-même - avec sa vraie nature - et offrent un chemin d'évolution unique. Si vous sentez que quelque chose vous bloque, que ce soit sur le plan émotionnel, psychologique ou spirituel, c'est souvent le signe que vous êtes prêt pour une transformation. Mon rôle est simplement de vous accompagner dans ce processus.

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2 Comments


nicole.bourget24
il y a un jour

Merci pour ce partage transparent et inspirant de cette pratique audacieuse et organique qui rejoint totalement ce que je ressens dans les traversées intérieures lors de tes transmissions et formations.

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jean-cyril vadi
jean-cyril vadi
il y a un jour
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merci de ta confiance et merci de partager ton regard

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